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11/6/2019
''Nous sommes les membres d’une Eglise vivante, universelle et missionnaire''
C'était en 1997, le jour de sa confirmation. Romuald Sènadé Atingbèton en réponse à l’appel qu’il venait de recevoir de Dieu s’adressait à lui: ''Seigneur fais qu'en grandissant, je sois toujours là pour me donner comme prêtre et te servir.'' Plus de vingt années se sont écoulées, sa prière est - presque - exaucée. Le 23 juin Romuald rejoindra, après son ordination, la grande famille des prêtres du diocèse de Namur.
Romuald Sènadé Atingbèton a quitté son pays, le Bénin, après une année d'université. Prêt à répondre à l’appel, il allait devenir missionnaire mais en dehors du Bénin. C’est ainsi qu’il est arrivé en Belgique, à Gand où il étudiera avant de passer par Bruges et
rejoindre le séminaire de Namur. Un sacré parcours à l’intérieur d’un petit pays comme la Belgique qui lui vaut de parler le français mais
aussi le néerlandais.
Très jeune, Romuald s'est interrogé quant à l'orientation à donner à sa vie. ''Un prêtre passait, régulièrement, au village. Il nous
demandait de prier pour les vocations parce qu'il n'y avait pas assez de prêtres. Un jour, voyant mon implication dans la vie paroissiale, le maître du catéchisme m'a demandé si je n'avais jamais pensé à devenir prêtre.'' J'ai répondu: 'je ne sais pas'''.
Le jour de sa confirmation, il perçoit l’appel de Dieu avec sa réponse et son espoir de devenir prêtre. Le doute viendra perturber la belle
certitude de Romuald durant ses études secondaires au Lycée à Abomey. “J’ai rejeté l’appel. J’ai mis ma vocation au placard mais ma foi était soutenue par l’accompagnement de quelques prêtres. Après le baccalauréat, je me suis posé des questions existentielles en me
demandant ce que j’allais faire de ma vie.”
Et puis vient la rencontre avec un Père de l’ordre des Augustins de Gand (ndlr: ils animent, à Bouge, le sanctuaire dédié à sainte Rita). Une conversation qui l’éclaire: “J’ai répondu avec promptitude, j’allais devenir missionnaire sans savoir où ni comment. C’est ainsi qu’après un temps de discernement, j’ai atterri en Belgique en 2010.”

“Mieux aimer le visage du Christ”
Une décision qui a chamboulé sa famille. Romuald pourra compter sur les dons de persuasion de son oncle: père de sept garçons, il avait toujours rêvé de voir un de ses fils entrer dans la vie religieuse.
Romuald, après avoir séjourné chez les Augustins se rend compte que sa voie, c’est la prêtrise. En 2012, il rejoint le séminaire de Namur et se prépare à devenir prêtre diocésain. “J’ai découvert le diocèse et les chrétiens qui y vivent lors de mes stages.” Des études qui
demandent beaucoup d’investissement. “Les efforts m’ont encore permis de mieux aimer le visage du Christ.” Romuald chemine joyeusement dansla foi.
Comme Ghislain, Romuald est particulièrement heureux de ses stages. Il est passé par Malonne et reste très ému en évoquant sa rencontre avec
l’abbé Giuseppe Vacca, décédé en octobre 2015. Il y aura aussi Jambes, Florenville et Marloie. “Tous ont contribué à mon épanouissement en
m’aidant à percevoir une autre culture.”
A travers ses stages, il va encore découvrir le travail dans les hôpitaux, les maisons de repos,
les prisons. “Il faut être présent là où les gens sont.” Ne pouvant rentrer au pays pendant les vacances, Romuald travaille sur les chaînes de montage de l’usine Volvo à Gand. Une autre expérience.
Comme Ghislain, le Belge qui a décidé de passer une année au Congo, Romuald, le Béninois arrivé
en Belgique, il prend conscience de ce qu’est l’Eglise universelle.

“Nous devons être des missionnaires”
Romuald Sènadé Atingbèton qui fêtera, en novembre, ses 30 ans se prépare à écrire une nouvelle page de sa jeune vie. “Qu’importe où
l’évêque m’enverra. Mon souhait, c’est de célébrer les mystères du Christ, de faire découvrir, à tous, son amour et la joie d’être
chrétien. Redire que nous sommes les membres d’une Eglise vivante, universelle et missionnaire et pas simplement de pierres.”

Romuald est bien conscient qu’être prêtre aujourd’hui n’est pas un long chemin paisible. ''Les défis existent pour être relevés. Soyons
réalistes sans pour autant perdre notre joie, notre audace, notre dévouement pour faire découvrir les mystères du Christ. Il faut être
plein d’espérance. Nous devons être des missionnaires.”

Christine Bolinne
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