Jeunes Vie du Diocèse Formations Agenda

 Retour à la liste
30/1/2017
Synode sur les jeunes et les vocations: un appel à la vraie liberté
Le Vatican a publié le document préparatoire pour le synode d’octobre 2018 sur ‘les jeunes, la foi et les vocations’. Ce texte comprend aussi un questionnaire qui sera envoyé à tous les diocèses et aux jeunes dans le courant de l’année 2017, et a été accompagné d’une lettre du pape François aux jeunes. Plus qu’une réflexion sur les vocations religieuses en tant que telles, ces lineamenta sont une réflexion sur l’appel à la liberté et à l’engagement des jeunes.
Adressé aux Synodes des Évêques, aux Églises orientales catholiques, aux conférences épiscopales, aux dicastères de la Curie romaine et à l’Union des Supérieurs généraux, ces lineamenta se veulent “l’instrument principal“ que l’Eglise peut offrir aux jeunes, “pour qu’ils découvrent leur vocation à la lumière de la foi“. Le texte, que le pape considère comme une “boussole“ pour le cheminement des jeunes, est composé de quatre parties: une “lecture de foi“ sur les jeunes dans le monde d’aujourd’hui, puis le discernement des vocations, l’action pastorale à mener, et enfin le questionnaire envoyé aux diocèses du monde entier.

Défis et opportunités
Par une étude complète et assez fine, par moment même psychologique, le constat sur les jeunes d’aujourd’hui décrit un “monde qui change rapidement“, multiculturel et multireligieux: “la présence de plusieurs traditions religieuses constitue à la fois un défi et une opportunité“, affirme le document. Les jeunes sont parfois en situation de “vulnérabilité et d’insécurité“, poursuit-il: des parents absents ou au contraire hyper protecteurs, une génération hyperconnectée et nourrissant la méfiance vis-à-vis des institutions…
Autres sources d’incertitude soulignées par les lineamenta: “nous ne pouvons pas oublier la différence entre le genre masculin et le genre féminin“. Le document souligne encore que la problématique des jeunes d’aujourd’hui n’est pas de s’opposer à l’Eglise, mais de chercher une “spiritualité“ alternative. Il devient dès lors difficile de faire des “choix définitifs“.

Risquer des choix
L’expérience des générations précédentes et les “vieilles approches“ ne fonctionnant plus, continue le document, il faut donc des instruments culturels, sociaux et spirituels adaptés, pour oser risquer un choix. Au final, analyse le texte, accueillir sa propre mission implique une disponibilité pour parcourir “le chemin de la croix, sur les pas de Jésus“. En renonçant à occuper le “centre de la scène“ avec ses propres besoins, et de se défier de la recherche d’une “autoréalisation narcissique“. Un des moyens préconisés réside dans le contact avec la pauvreté. Dans l’exercice “mûr“ de la liberté de choix, le document propose ainsi trois phases. D’abord reconnaître nos désirs et nos passions, y compris dans une “véritable lutte intérieure“, puis interpréter, ce qui requiert patience, vigilance et apprentissage. Et enfin choisir, qui implique de se soustraire “à la force aveugle des pulsions“ à laquelle conduit “un certain relativisme contemporain“. Mais aussi d’agir, pour que le choix ne reste pas “emprisonné dans une intériorité“ virtuelle ou velléitaire.

Accompagnement spirituel et aide psychologique
S’inspirant au début et en fin de parcours de l’apôtre saint Jean, “figure exemplaire“ du jeune qui choisit de suivre Jésus, et d’autre part de la Vierge Marie, qui a expérimenté la “difficulté“ de comprendre la “mystérieuse“ volonté de Dieu, le document préparatoire explique que le choix d’une vocation est un long “processus progressif de discernement intérieur“. Il suppose également un “accompagnement personnel“, insiste le document, qui n’est pas un soutien psychologique. “Le psychologue soutient une personne dans les difficultés et l’aide à prendre conscience de ses fragilités et de ses potentialités ; le guide spirituel renvoie la personne au Seigneur et prépare le terrain de la rencontre avec Lui“, est-il écrit.
Le document signale aussi un véritable “défi“, celui de faire le lien entre foi et vocations, la foi étant la “source du discernement“ des vocations. Se mettre à l’écoute de l’Esprit et en dialogue avec la Parole permet d’apprendre à “faire confiance“ à Dieu. En terme d’action pastorale pour les vocations, le document recommande de “cheminer avec les jeunes“, reprenant les mots du pape François, de “sortir, voir, et appeler“.

Lien fécond entre éducation et évangélisation
Eduquer les nouvelles générations est ainsi une responsabilité de toute la communauté chrétienne. Car il y a un “lien génétique fécond“ entre éducation et évangélisation. Il y faut des figures de référence, d’adultes “dignes de foi“ et de pasteurs, et également des parcours moins “standardisés“ que par le passé, plus attentifs aux caractéristiques personnelles de chacun. Ce discernement, enfin, implique le silence, la contemplation et la prière. Dans une société toujours plus “bruyante“, affirme le document, “il ne peut y avoir de discernement sans cultiver la familiarité avec le Seigneur“, notamment à travers la pratique de la Lectio divina. D’environ 25 pages, les lineamenta sont suivis d’un questionnaire d’une quarantaine de questions, dont certaines sont propres à chaque continent. Le questionnaire sera envoyé à tous les diocèses du monde pour une vaste consultation, de janvier à octobre 2017. Figure également un autre questionnaire, par internet, destiné aux jeunes eux-mêmes.
Enfin, dans une lettre aux jeunes pour accompagner le document, le pape François affirme sa conviction que l’appel de Jésus continue à “résonner dans votre âme pour l’ouvrir à la joie complète“. Le pontife leur fait une dernière recommandation: “n’ayez pas peur d’écouter l’Esprit qui vous suggère des choix audacieux, ne temporisez pas quand la conscience vous demande d’oser pour suivre le Maître“.

cath.ch/imedia – Photo: Synode des jeunes (diocèse de Tournai)
Translate in English - Nederlands - Deutsch