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15/5/2020
Vivre la foi - et le confinement - en famille
“La foi aide pour demander la grâce de la patience...” annonce Marie Cunin. Maman de cinq petites filles, Marie Cunin est encore assistante paroissiale attachée au service de Cateveil. Marie, Corentin - son mari - mais aussi Lucie, Faustine, Zélie, Joséphine et Manon forment non seulement une belle grande famille très unie mais aussi très croyante. Une famille toujours confinée... L'occasion non pas de pousser la porte pour savoir comment ils vivent le confinement mais plutôt d'écouter les confidences de la jeune maman.
Comme tous les parents, Marie et Corentin font preuve d’imagination, de créativité pour occuper leurs cinq enfants, enfin quatre. Manon, du haut de ses 5 mois, consacre encore beaucoup de son temps à dormir! Plus question pour les aînées d’aller à l’école. ''Heureusement, comme il fait relativement beau, elles peuvent aller se défouler au jardin.” Marie, en congé de maternité et Corentin, technicien dans l’audiovisuel, actuellement sans travail suite au coronavirus et à l'arrêt de toutes les activités, ont donc tout leur temps à consacrer à la tribu. ''Nous devons d’être optimistes, personne n’est malade dans la famille. Il n'en reste pas moins que c'est un challenge même si l'occasion est très belle de passer du temps tous ensemble” commente Marie. Certains moments sont plus compliqués. Les aînées réclament souvent leurs copines... ''Comme parents, nous essayons d’être calmes, les siestes peuvent être aussi les bienvenues!”

Une vie de foi
Une famille où la foi est ancrée, dans les cœurs, dès le plus jeune âge. Lucie, Faustine et Zélie sont acolytes. ''Nous avons un coin prière dans le salon. Les filles en ont, chacune un, dans leur chambre. Quand c’est possible, le soir, nous prions en famille.'' Quelques minutes pour confier les joies, les peines, les tensions... de la journée.
La Belgique n'a bien sûr pas fait exception. Les fêtes de Pâques ont été vécues, par tous les chrétiens, dans le confinement. Avec des célébrations qui ne pouvaient avoir lieu dans des églises privées de leurs fidèles. La famille n'a donc pas pu rejoindre les communautés de Leuze ou encore de Waret où elle vit sa foi mais partage encore des moments de convivialité. ''C’était vraiment triste'' commente Marie.

Les enfants préparent le tridium pascal
Pas question de se laisser envahir par la tristesse. Marie Cunin qui travaille pour le service diocésain Cateveil a eu une idée. Elle a proposé à ses trois aînées, de préparer le tridium pascal. ''Chacune a pris un jour et ensemble, nous avons préparé les textes, fait le choix des chants. Je remercie d'ailleurs mes collègues de Cateveil pour les fiches avec des célébrations toutes faites rapidement créées pour vivre des temps de célébration en famille. Cela nous a bien aidés pour le tridium! Les filles étaient très contentes de participer, d’être impliquées dans la célébration de l’Eglise domestique.”Marie avait, auparavant, voulu suivre, en famille, les messes télévisées mais les enfants n'accrochaient pas, d'où la volonté de leur amener ''autre chose.''
Marie Cunin: “Nous sommes habitués à beaucoup discuter avec les filles. Avec elles, nous prenons des temps de prière, nous échangeons sur la Parole de Dieu. Là, nous sommes allés plus loin encore. Elles ont aussi vu que quand on prie, on peut le faire pour d’autres personnes dont des malades. Que l’on peut ainsi non pas vivre refermé sur soi mais être ouvert sur le monde. Avec Corentin, nous avons écouté leurs réflexions. Zélie n’a que 6 ans mais elle a déjà l’habitude de poser des questions profondes. Ici, elle s’est beaucoup interrogée sur la Trinité.'' Et de poursuivre: ''Nous avions, Corentin et moi, besoin de célébrations consistantes, nous avons, nous, suivi les offices retransmis, en direct, par la Fraternité de Tibériade dont nous nous sentons proches.”

Il fera beau demain
Deux événements auraient dû rythmer la vie de la famille. Des moments qui auraient été vécus avec les grands parents, les parrains et marraines, les proches... Faustine aurait dû faire sa communion et Lucie, recevoir le sacrement de confirmation. Les célébrations ont bien sûr été reportées. Marie s'attendait à de la déception chez ses filles. Il n'en a rien été. La maman: ''J'ai ressenti beaucoup d'émotion devant le bon sens des enfants. Je m’attendais à ce qu'elles soient déçues, tristes. Lucie m’a dit: ‘aujourd’hui, il fait moche. Il fera peut-être beau, plus tard le jour où nos fêtes auront lieu...'''
La famille a aussi pris du temps pour réfléchir à la vie d'une manière générale mais aussi à la vie de tous les jours en particulier. Marie formule un souhait qui se veut, là encore, plein d’optimisme: qu’il y ait un avant et un après confinement. Un après confinement où on prendrait le temps de s'arrêter. Où notre œil ne serait pas continuellement braqué sur la montre...
C.B.
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