L’abbé Auguste Moanda a exercé durant dix-huit ans son ministère, en RDC, son pays. Il a grandi dans une paroisse où les Pères Rédemptoristes étaient nombreux. Il est séduit par ces missionnaires au point, bien des années plus tard, de les rejoindre. « Ils sont à l’origine de ma vocation » ponctue l’abbé Moanda, aujourd’hui prêtre diocésain. Sa route jusqu’à La Roche est encore bien longue.
Une route qui passe par la France, par Saint-Etienne-du-Rouvray. Paroisse où le père Jacques Hamel a été assassiné le 26 juillet 2016 alors qu’il célébrait, la messe du matin. Il est tué, à l’arme blanche, par deux terroristes se réclamant de Daech. « Une paroisse de bien triste renommée » souligne l’abbé Moanda. « Je connaissais bien le père Hamel, j’ai travaillé 5 ans avec lui. » Cet assassinat a changé sa vie mais aussi sa manière de vivre son ministère. « Ce jour-là, si je n’avais pas été en vacances, raconte l’abbé Moanda, j’aurais dû célébrer. Le père Hamel m’a beaucoup touché, il était âgé, il aurait très bien pu se retirer et vivre tranquillement sa retraite. Mais comme il était en bonne santé et que les vocations sont peu nombreuses, il a continué. Son attitude me pousse encore à être plus disponible. Je me suis rendu compte que tout pouvait s'arrêter d'un moment à l'autre. »
L’abbé Auguste Moanda, un homme paisible, tranquille connaît la Belgique ou du moins le diocèse : les Rédemptoristes de Rouen étant proches de la communauté de Namur... « Je ne suis pas arrivé en terre inconnue » lance, en souriant, le prêtre. « Je suis resté 3 ans à Boninne où j’ai été très bien accueilli et j’y ai passé vraiment de bons moments. Aujourd’hui, je suis descendu dans le Sud. »
Un « Sud » qu’il ne connaissait pas et qu’il a pris le temps de découvrir durant les vacances. « Cet endroit est magnifique et la forêt vraiment belle. » Le curé est encore tombé sous le charme de la rivière qui coule à deux pas du presbytère, l’Ourthe. Sous le charme surtout de la communauté paroissiale. « Quel dynamisme! Mon prédécesseur, l’abbé Pascal Roger a fait un travail formidable. J’espère que je vais être à la hauteur'' ajoute, un peu inquiet, l’abbé Auguste. « Je suis heureux d’arriver. » L'abbé Auguste Moanda a encore découvert que dans cette partie du diocèse, le terrain est tout sauf plat. Et quand on fait du vélo, comme le père Auguste, ce détail a son importance... ''Cela permet de s'aérer'' lance-t-il avec humour. Un vice-doyen qui attend encore l'hiver avec une certaine impatience. Enfin surtout la neige. Il en rêve et souhaite qu'elle tombe en abondance : ''un mètre ce serait bien...''
C.B.