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18/2/2020
Homme d'écoute, le diacre Jean-Pol Druart est aussi cérémoniaire de l'évêque
''Ça c'est pour toi.'' Voilà ce que Jean-Pol Druart s'est dit en apprenant, à la fin du Concile Vatican II, que le diaconat permanent était rétabli. Rien que d'en parler, on sent l'émotion dans sa voix. Ce souhait sera son secret durant bien des années. Ordonné en 2005, Jean-Pol Druart est un diacre très occupé: il est investi dans la pastorale familiale, tient des permanences au Bric-à-Brac... Il est aussi diacre à la cathédrale et Mgr Warin lui a encore demandé d'être son cérémoniaire lorsqu'il est présent à la cathédrale. Une mission qui demande organisation et rigueur.
Heureusement que Brigitte est là pour le réfréner! Jean-Pol Druart est toujours prêt à s'investir pourvu qu'il puisse aider, être une oreille attentive... ''Quand on veut trop faire, le risque est de faire les choses à moitié'' ponctue avec sagesse Brigitte. C'est que chez les Druart, le service est quasi dans les gênes! Avec sa sœur, Jean-Pol est élevé dans une famille chrétienne, pratiquante. Son papa qui s'était converti au catholicisme par amour pour celle qui allait devenir son épouse disait: ''Le Bon Dieu en me permettant de me convertir a été bon avec moi, je dois être bon avec les autres.''
A 18 ans, Jean-Pol Druart s'interroge et envisage la possibilité de s'engager dans la prêtrise. Un an plus tard, lorsque le diaconat permanent est rétabli, Jean-Pol sait que ce ministère est fait pour lui. Mais voilà, il faut 35 ans et compter 10 ans de mariage. Le jeune homme garde son projet secret. Il sait qu'il saura être patient, très patient. En attendant, il s'engage dans la vie professionnelle: il quitte Ath pour Bruxelles où il travaille pour la Sûreté de l'Etat.

Un signe

Jean-Pol a 33 ans lorsqu'il rencontre Brigitte et 36 ans lors du mariage. Le couple s'engage chez les Salésiens. Lors de leur consécration, l'aumônier, l'abbé Bastin, a ces mots: ''Allez Jean-Pol, maintenant c'est le diaconat.'' Le couple est investi dans la paroisse notamment pour la préparation des jeunes à la confirmation. Lors d'un temps convivial qui suit, à Bomel, les confirmations, Mgr Léonard alors évêque lui dit: ''Jean-Pol tu dois penser au diaconat, c'est pour toi.'' Lorsqu'il rapporte les propos de l'évêque à son épouse, la réponse est immédiate: ''Tu es fou, tu arrêtes ça tout de suite...'' Les semaines passent et le 26 décembre alors que le couple est devant la télévision, Brigitte revient sur le sujet. Ensemble, ils décident de confier la question à l'Esprit-Saint, de demander à des amis de prier pour eux. Jean-Pol demande un signe... Il viendra en janvier. Une importante manifestation a lieu à Bruxelles, Jean-Pol est sur le terrain en tant que membre de la sûreté de l'Etat. Alors qu'il parle stratégie avec un commissaire, celui-ci lui demande s'il est diacre... Un autre collègue ignorant ses projets lui fera, un peu plus tard, la même réflexion.
Le couple a pris sa décision: Jean-Pol et Brigitte rencontrent l'abbé Jules Solot, responsable au niveau du diocèse du diaconat. L'abbé Solot attire l'attention du couple: il faut que l' épouse dise ''oui'' à l'engagement autrement ce n'est même pas la peine d'envisager la formation. Brigitte Druart dira ''oui'' et suivra aussi la formation. ''J'ai été institutrice avant de ne plus enseigner que la religion. Cette formation m'intéressait!'' Les cours sont donnés, tous les 15 jours, à Rochefort. Tous deux sont séduits par les cours mais aussi par les temps de prière partagés, par la convivialité au moment des repas. ''Brigitte a eu des plus beaux points que moi.'' lance Jean-Pol Druart à son épouse devenue sa plus proche collaboratrice dans le diaconat.

''Là, je me suis senti le plus diacre''
Son diaconat, il l'exerce, depuis 2005, année de son ordination, en famille mais aussi dans son travail. ''C'est le domaine de l'être avant celui du faire. Le diaconat est le ministère de l'enfouissement dans le milieu de travail.'' Il porte sa croix diaconale au revers de sa veste, ce qui suscitera des réactions. Jean-Pol Druart reste inflexible: ''Cette croix, je la porte par respect pour vous et les gens que je rencontre, ils doivent savoir. C'est dans le cadre de mon travail à la Sûreté que je me suis senti le plus diacre. Des collègues sont venus me dire qu'ils étaient chrétiens mais qu'il n'osaient pas le dire. D'autres m'ont demandé de prier pour eux et leur famille.''
Dans la paroisse, au niveau du diocèse, les missions s'enchaînent. En 2002, l'abbé Kauffmann demande au couple de prendre en charge la pastorale familiale. ''Douze ans plus tard, nous sommes toujours là.'' Le couple ne peut concevoir sa mission sans une équipe dans laquelle on trouve un célibataire, deux couples divorcés... '' Une équipe qui est le reflet des familles d'aujourd'hui ''soulignent-ils. Le diacre d'ajouter: ''Je suis soulagé en écoutant parler le pape François qui demande de rejoindre les gens là où ils sont dans la situation qui est la leur.'' Une dynamique qui est celle de la pastorale familiale. Le diacre Druart fait partie de l'équipe qui organise la neuvaine de Pentecôte. Homme d'écoute, attentif aux personnes en difficultés, Jean-Pol est investi dans le ''Bric-à-Brac'' un magasin de seconde main où on achète bibelots, livres... à des coûts dérisoires. Un lieu où le diacre est une nouvelle fois une oreille attentive pour ceux dont la vie n'est pas toujours simple. Un bon mot, un sourire... ça fait tellement de bien.

Cérémoniaire
Lorsqu'il a appris sa désignation, par le pape François comme évêque du diocèse de Namur, Mgr Warin a fait appel à Jean-Pol Druart. Il lui a demandé d'être son cérémoniaire pour les offices épiscopaux. Le cérémoniaire ou encore le maître des cérémonies est très investi dans la préparation de la liturgie, il a l'œil sur la célébration bien sûr et sur tous ceux qui interviennent. Il veille à la bonne exécution de la liturgie. ''Je suis heureux du choix de Mgr Warin car cela rejoint mon intérêt pour la liturgie. J'aime une liturgie qui soit simple et belle, une liturgie qui soit bien comprise. Cela rejoint encore ma conception du diaconat. Le diacre est là pour le service, la charité. Il est encore l'homme de la Parole et de la liturgie. Les trois axes s'articulent, s'enrichissent. Ils sont inséparables. Quand le diacre est à l'autel, il est le serviteur. C'est le sens de l'eau qu'il ajoute au vin. L'eau nous représente en nous unissant au Christ.''
Christine Bolinne
Une rencontre qui s'inscrit dans le cadre du 50e anniversaire de la première ordination diaconale.
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