Lorsque Mgr Warin constituant son conseil épiscopal le contacte et lui demande de poursuivre - et d'étendre - son vicariat, cela n'est pas vraiment une surprise pour l'abbé Philippe Coibion. ''J'ai déjà une expérience'' se contente-t-il de dire. Depuis 2015 et sa désignation comme délégué épiscopal de la pastorale de la santé, il est sur le terrain, multipliant les rencontres. Indispensable pour connaître ce qui se fait dans le diocèse mais aussi imaginer des relais....
L'abbé Coibion a donc fait sa rentrée au conseil épiscopal. ''Tous les aspects de la vie du diocèse sont présents au Conseil. Il s'agit de créer des ponts entre ces différents volets de la vie diocésaine. Le conseil permet d'être au contact direct des autres pastorales, de s'enrichir. Il s'agit de collaborer les uns avec les autres.''
Sa priorité: dynamiser davantage la diaconie dans les communautés chrétiennes. Diaconie un mot qui a fait son entrée dans le vocabulaire diocésain quand Mgr Vancottem entre octobre 2014 et 2015 met en place une année de la diaconie, du service envers les personnes dans la difficulté. ''L'Eglise enseigne, célèbre et sert. Le service constitue donc un tiers de sa mission. Il faut mettre l'accent sur la diaconie des communautés chrétiennes en poursuivant et en développant ce qui est en place. Les chrétiens doivent prendre conscience que, comme baptisé, le service fait partie de sa mission.''
Service aux malades, aux moins valides, par exemple. Monde de la santé que l'abbé Coibion connaît parfaitement. Alors qu'il est en théologie au Séminaire de Namur, il demande à faire une pause. Trois années pour décrocher le diplôme d'infirmier avant de reprendre le chemin du Séminaire et de terminer la théologie. C'est en juin 1981 qu'il est ordonné. Durant dix ans, il sera aumônier aux cliniques universitaires de Mont-Godinne. ''C'était un très beau ministère'' dit-il. Dix ans, c'est long. ''Aller à l'hôpital tous les jours, c'est dur même si j'avais l'impression de recevoir autant si pas plus des personnes que je rencontrais.'' Lui qui rêvait de partir en Afrique s'envole pour le Rwanda. ''J'ai donné quelques années de mon ministère comme prêtre Fidei Donum.'' Des années en Centrafrique aux côtés des Pygmées. Avec un objectif: les aider à prendre leur place dans la société, à prendre conscience de la richesse de leur culture. Des Pygmées souvent écrasés tant socialement que politiquement par d'autres qui les faisaient travailler contre de l'alcool. Dans les valises qu'il pose, à son retour, dans le diocèse, il y a les souvenirs mais pas seulement. ''J'y ai appris à prendre mon temps. Ma philosophie de vie est différente. En Afrique, même si les journées sont bien remplies, les gens sont rarement stressés. Pas comme ici...''
Un homme posé, calme. L'abbé Coibion: ''il faut le temps qu'il faut.'' Un vicaire épiscopal humble. Il le dit, au fil des séances, il va continuer à apprendre. Pas question pour autant et ce, même si le travail est important, de se couper de la paroisse. ''Je suis prêtre auxiliaire dans deux paroisses. Je ne suis plus en première ligne mais travailler en paroisse est indispensable pour un enracinement dans la communauté.''
C.B.