Originaire de Bruxelles, le Père Hubert Jacobs y réalise ses études secondaires à Saint-Stanislas et Saint-Michel avant d’entrer, dès ses 18 ans, au noviciat de la Compagnie de Jésus. Il y est ordonné prêtre le 7 septembre 1960 et réalise sa formation à Egenhoven puis à Chantilly en France. C’est pour sa régence qu’il arrive à Saint-Servais. Il prononce ses derniers vœux dans la Compagnie en 1965 et réalise son Doctorat en philosophie à l’Université de Namur qu’il ne quittera plus. Entre la faculté de philosophie et lettres, le Grand Séminaire, les éditions jésuites de la rue Blondeau, l’avenue Reine Astrid où il donne cours d’histoire de la spiritualité aux propédeutes de l’Emmanuel, la bibliothèque et le CDD… il n’était pas rare de le croiser dans les rues de Namur, toujours un sourire aux lèvres. S’il est également professeur à l’IET (Institut d’Études Théologiques de Bruxelles, au noviciat jésuite ou à la Fraternité de Tibériade, c’est à l’UNamur qu’il réalise sa carrière académique comme professeur d’histoire de la philosophie. Un professeur très aimé de ses étudiants – je peux en témoigner – qui, grand pédagogue, n’hésitait pas à émailler ses cours d’anecdotes fleuries pour rendre vivante cette histoire de la pensée qu’il aimait tant. De longues discussions s’en suivaient devant un café chaud où les apprentis philosophes discutaient avec lui des heures durant. Tout en prévenance et en délicatesse, il faisait tout pour mettre à l’aise lors des examens oraux… tant et si bien qu’une étudiante émue s’était écriée : « Père, vous êtes adorable » et ce surnom de Père adorable lui était resté attaché.

Professeur de spiritualité, il mettait en œuvre cette spiritualité avec une profondeur assez exceptionnelle souligne Marie-Gabrielle Lemaire qui fut sa collaboratrice et amie au centre d’études lubaciennes. « C’est quelqu’un qui intercède et qui porte dans ses entrailles les confidences qui lui étaient faites. Tout dévoué, tout à l’œuvre du Seigneur. Il pratiquait l’humilité, la reconnaissance et la joie dans le don de soi » ajoute-t-elle encore avec émotion et respect. Personne ne saura jamais les milliers d’heures qu’il a passé à relire les travaux des étudiants en toute discrétion !

Quand nous pensons à lui, un verset nous revient en mémoire « Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage ». Son visage, son sourire irradiaient la bonté, une générosité tout en sortie de soi. Pour lui, toute occasion était toujours bonne pour offrir et partager. Il appréciait les bonnes choses, les bonheurs simples de la vie. Un bon repas, un concert, raconter de bonnes histoires et plus que tout, il aimait les faire apprécier à d’autres. Il vivait avec la réalité d’aujourd’hui dont il prenait connaissance tous les jours au travers de nombreux médias par rapport auxquels il prenait position. Il s’intéressait aux événements avec cette ouverture sur l’espérance.

Le souci du plus pauvre lui tenait particulièrement à cœur… Il venait en aide matériellement et fidèlement aux plus pauvres. « Aimer le Christ en l’autre surtout lorsque l’autre est le plus ingrat ».

Parti deux années consécutives pour donner cours à Madagascar, notamment avec le cardinal Barbarin, il était rentré profondément reconnaissant et touché par les habitants de Madagascar si accueillants dans des conditions de vie si précaires.

Directeur de la Nouvelle Revue Théologique pendant douze ans, le Père Jacobs collaborait depuis 2010 avec les études lubaciennes où il fut, ces dernières années, très actif notamment dans l’Association internationale Cardinal Henri de Lubac.
Il est, par ailleurs, l’auteur de nombreuses contributions et ouvrages, notamment sur les saints et bienheureux de Belgique pour lesquels il a collaboré avec les éditions jésuites, Fidélité et Lessius.

Cher Père adorable, c’est un honneur pour moi de vous rendre hommage. Merci d’avoir été mon professeur et ami !

Christine Gosselin

Les funérailles du Père Jacobs, suivies de l’inhumation, au cimetière de La Pairelle à Wépion, seront célébrées le mercredi 14 décembre, à 10 h 30, en la Chapelle Universitaire Notre-Dame de la Paix, Rue Joseph Grafé 4 – 5000 Namur. Visite à la Chapelle Universitaire mardi 13 décembre de 16 h à 19 h.

Le diocèse de Namur s'unit à la Compagnie de Jésus et rend grâce à Dieu pour le ministère du Père Hubert Jacobs ; il s’unit à la peine de sa famille, de ses proches et de ses confrères, et le porte dans sa prière.