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16/7/2019
Le Centre des Immigrés Namur-Luxembourg: une vocation à l’hospitalité
Ces 20 et 21 juillet aura lieu dans les paroisses du diocèse de Namur une collecte en faveur du CINL (Centre des Immigrés Namur-Luxembourg). Une belle façon de contribuer au développement d’une société plus hospitalière.
Il y a quelques années Sybille a fui le Cameroun en raison de menaces graves. Elle a introduit une demande d’asile et Lucie, assistante sociale au Centre des Immigrés Namur-Luxembourg (CINL) l’a accompagnée dans cette procédure complexe presque depuis ses premiers jours en Belgique. Après plus de deux ans d’attente la bonne nouvelle tombe: Sybille vient d’être reconnue réfugiée. Elle va pouvoir rester. C’est le soulagement! En même temps elle se projette immédiatement vers le futur. Son souhait le plus cher serait que ses trois enfants restés au pays et qu’elle n’a plus vus depuis de longs mois puissent la rejoindre. Lucie l’aide à préparer le dossier de regroupement familial.
Comme ses enfants sont tous mineurs, Sybille cherche quelqu’un qui pourrait les représenter dans les démarches auprès de l’ambassade. Elle finit par trouver un cousin mais à chaque fois il réagit lentement avant de se mettre en action. «S’il s’agissait de ses propres enfants je suis sûre qu’il aurait fini depuis longtemps», se plaint Sybille. Rapidement Sybille est confrontée à un problème: n’ayant plus de nouvelles du père des enfants, elle ne peut fournir l’autorisation paternelle de voyager pour ses enfants. Sans ce document, l’ambassade refuse d’introduire la demande. Une seule solution: demander un jugement de garde exclusive. Les contacts sont pris au pays avec une avocate et une procédure est lancée. Mais ça prend du temps… Alors Sybille et Lucie frappent à toutes les portes pour essayer d’accélérer les choses. On essaye de négocier avec l’ambassade, avec l’Office des Etrangers. On presse le cousin, on presse l’avocat…

Namur, Arlon, Libramont, Marche-en-Famenne, Vielsalm
Au milieu de toute cette agitation, Lucie essaie de prendre le temps pour écouter Sybille. Celle-ci est épuisée: épuisée par la procédure d’asile, épuisée par sa formation professionnelle, épuisée par la recherche de logement, épuisée par les démarches administratives mais surtout angoissée à l’idée que ses enfants ne puissent pas la rejoindre. Voilà trois ans qu’elle n’a plus vu ses enfants. Trois ans qu’elle communique avec eux uniquement par téléphone. Sybille a le sentiment que ses enfants ne la connaissent plus, qu’ils n’osent pas lui parler de leur quotidien. Elle dit: «j’ai parfois l’impression d’être une vieille tante éloignée à qui ils sont obligés de tenir la conversation». Mais elle garde espoir. Elle se dit que quand ses enfants seront là, tout sera tellement plus facile.
Des personnes comme Sybille, l’équipe du Centre des Immigrés Namur-Luxembourg en accompagne des centaines chaque année aussi bien à Namur, qu’à Arlon, Libramont, Marche-en-Famenne ou Vielsalm.
Notre équipe est composée d’assistants sociaux, d’une juriste et de psychologues tous plus motivés les uns que les autres. Nous cherchons à accompagner «au plus proche» les personnes étrangères qui vivent dans nos villes et villages ou dans des centres d’accueil, et cela quels que soient leur origine, leur religion ou leur statut de séjour. Ils s’adressent à nous pour une assistance dans les démarches juridiques et administratives qui doivent leur permettre d’obtenir un droit de séjour, des soins médicaux, la possibilité de vivre en famille. Ils viennent parfois simplement pour être écoutés, pour pouvoir reprendre pied et maintenir en eux le souffle de l’espoir. Ils frappent à notre porte simplement comme des frères et sœurs en humanité et souvent nous sommes témoins de leur force de vie et de beaux gestes de fraternité.

Les 20 et 21 juillet
Le week-end des 20 et 21 juillet aura lieu dans toutes les paroisses du diocèse de Namur une collecte pour soutenir l’action du Centre des Immigrés Namur-Luxembourg (CINL). Grâce à la solidarité des chrétiens du diocèse, nous pouvons faire face à l’augmentation de certaines dépenses notamment en ce qui concerne les frais de déplacements des membres de l’équipe qui se rendent aux quatre coins de la province de Luxembourg, mais aussi les frais d’interprétariat social.
En soutenant le CINL, vous contribuez au développement d’une société plus hospitalière, une société qui correspond davantage au projet de Dieu comme le rappelle encore le Pape François dans son dernier message pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié: «ce n’est pas seulement la cause des migrants qui est en jeu, ce n’est pas seulement d’eux qu’il s’agit, mais de nous tous, du présent et de l’avenir de la famille humaine. Les migrants, et spécialement ceux qui sont plus vulnérables, nous aident à lire les “signes des temps”. À travers eux, le Seigneur nous appelle à une conversion, à nous libérer des exclusions, de l’indifférence et de la culture du déchet. À travers eux, le Seigneur nous invite à nous réapproprier notre vie chrétienne dans son entier et à contribuer, chacun selon sa vocation, à l’édification d’un monde qui corresponde toujours davantage au projet de Dieu.»
Merci déjà du fond du cœur!
Christophe Renders - Coordinateur du CINL - www.cinl.be.
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