Un prêtre et chanoine pas comme les autres !

Homélie des funérailles du Chanoine Louis Son
La Roche, le 20 mars 2014

Le 18 mai 1985, devant près de 40.000 personnes réunies à Beauraing pour accueillir Jean-Paul II, Louis Son anime les trois tribunes de l’ensemble choral. Et le chant d’entrée débute comme suit :
Que tes œuvres sont belles !
Que tes œuvres sont grandes !
Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie ! (bis)
Merveilleuse louange reprise avec enthousiasme, belle action de grâce pour l’œuvre de Dieu dans l’existence de chacun. Comme l’affirme ce chant : « Tout homme est une histoire sacrée : l’homme est à l’image de Dieu ! »

Une telle louange est restée profondément ancrée tout au long de la vie de Louis, un itinéraire tout entier marqué par l’amour du beau. Et notre célébration de ce jour se veut un temps d’action de grâce au terme d’un parcours aussi riche.

Faire action de grâce, c’est regarder le passé avec reconnaissance, y discerner la présence active du Seigneur, capable de réaliser des merveilles en chacun de nous.

La vie de Louis s’est écrite comme une partition. La diversité des notes y a été gage d’harmonie. Les soupirs et les silences y ont été précieux pour la respiration. Et l’interprétation a nécessité compétence, talent et sensibilité.

1.    La diversité des notes
Avec la générosité de sa jeunesse et de sa personnalité, Louis a accepté, comme y invitent les textes de ce jour, de suivre Jésus. Il a laissé résonner en son cœur de croyant cet appel à devenir porteur d’Evangile et à faire de sa vie un service du Christ et des hommes. Et il a su répondre à l’appel du Seigneur avec tout ce qu’il était. Il s’est engagé résolument, enrichissant son ministère de ses dons nombreux et variés

Porté par une foi solide, il a pu donner le meilleur de lui-même de St-Hubert à Alost, de Namur à Marche, des quatre coins du diocèse jusqu’au pied de Notre-Dame au cœur d’or.

La diversité présente dans la vie de Louis, que ce soit dans les ministères exercés, dans les multiples centres d’intérêt qui étaient les siens, n’a jamais ébranlé l’harmonie d’une vie qui, toute entière, chantait le Créateur.
 

2.    Les soupirs et les silences
« La vie des justes est dans la main de Dieu. » L’histoire de Louis est celle d’un homme, d’un prêtre, très actif et cela jusqu’au bout. Mais c’est aussi l’itinéraire d’un sage qui a su se laisser habiter par une paix intérieure dont tout le monde bénéficiait à son contact. D’où lui venait cette paix sinon de la prière qui l’a accompagné jusque sur son lit d’hôpital ? Non pas une prière soucieuse de lui-même, mais une ouverture du cœur confiant les autres au Sauveur. Alors que ses jours étaient comptés, il me promettait encore de prier pour les confrères. Comme sa maison était accueillante pour tous, grâce notamment au concours fidèle de Georgine, sa prière était ouverte sur chacun, sur le monde et bien entendu sur l’Eglise.
Comme, en musique, les soupirs permettent la respiration de l’interprète, l’humour de Louis constituait aussi un souffle de jovialité et de bonne humeur.

3.    Compétence, talent et sensibilité
Louis aimait l’Eglise et se donnait totalement dans son ministère. Il mettait toute son énergie et sa compétence dans son travail sur les grands chantiers qui lui étaient confiés : que ce soit en paroisse, en pastorale familiale, en liturgie, il donnait le meilleur de lui-même. Il avait entendu la parole de l’Evangile invitant à donner sa vie comme le grain de blé pour que de bons fruits surgissent. Il était conscient que cet appel était aussi adressé à l’Eglise n’existant pas pour elle-même mais pour les hommes appelés à découvrir l’amour inconditionnel de Dieu. Pour cela, de nécessaires évolutions s’imposaient dans l’Eglise et Louis y a considérablement œuvré chez nous, notamment, lors de l’assemblée diocésaine de Nassogne en 1985.

Aujourd’hui, son départ nous attriste mais l’image de son petit sourire si apaisant nous rassure. Recherchons cette même paix intérieure en puisant à la même source de la foi et de la prière !

Alors qu’il nous laisse un si bel héritage, il chante déjà, nous l’espérons, dans le chœur des anges : « Que tes œuvres sont belles ! »

 

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