Céline et Sébastien, le baptême, balise importante

IMG_8909 169 copie.jpgNous sommes accueillis avec chaleur autour d’une table et d’un repas de fête et l’interview à propos de l’accueil des enfants et du baptême est marqué de ce grand bonheur d’être les hôtes d’un couple chaleureux, épanoui, soucieux du sens et du respect de l’humain et de la nature.
Les réponses se croisent et se mêlent et vous ne trouverez donc pas dans ce parcours la part individuelle et personnalisée de chacun ! Encore merci à Céline et Sébastien !

Le baptême est une balise importante sur la route de nos enfants, leur signifier que nous ne sommes pas tout seuls, qu’ils ne seront pas esseulés sur le chemin de la vie : le compagnonnage sera aussi celui de leurs parrain et marraine, de nos familles, de la communauté chrétienne, complices de valeurs qui nous tiennent à cœur, qui nous apparaissent comme essentielles pour être.
Nous sommes bien conscients que le reste du chemin leur appartient!


Etre parents aujourd’hui, c’est vraiment aider chacun de nos enfants, les amener à devenir des adultes autonomes, indépendants, responsables, respectueux des autres.
Le baptême constitue pour nous une des premières balises.

Nous nous sommes dit que cette fête était bien l’accueil officiel d’un enfant dans une famille et une communauté où nous nous retrouvons dans des valeurs d’importance : que nos enfants soient vrais, qu’ils ne portent pas de masques.
L’occasion de fêter nos enfants et tous les enfants !
Le baptême donne cette opportunité d’approcher ces valeurs-là sans pour autant qu’elles s’imposent définitivement puisque leur chemin particulier leur appartient. Ils sont au début de leur petite route et c’est important d’avoir le baptême comme repère.

0n ne peut pas vivre “sans baptême” parce qu’on ne peut pas plonger dans la vie sans valeurs, vivre sans lien avec une communauté, un groupe de solidarité.
A l’heure où certains disent “pas de baptême” par respect pour la liberté, nous l’envisageons justement comme repère sur ce chemin de liberté. Si plus tard le baptême ne représente plus rien pour nos enfants, cela ne nous pose pas problème : nous avons la conviction de faire un cadeau de route, une proposition de croissance et non une obligation piégeante, un placement sur des rails ! Nous trouvons important de leur faire une proposition de vie plutôt que rien…

Le choix des parrains et marraines n’est pas innocent même si tout n’est pas réfléchi ensemble ; les liens sont marqués par une complicité de valeur et une confiance réciproque ; nous leur demandons de veiller aux pièges d’une société trop consommatrice de cadeaux pour offrir davantage du temps de présence et de partage d’activités, et peut-être aussi, quelque part nous offrir un regard un peu différent sur nos enfants. Nous voulons laisser aussi le loisir à la marraine ou au parrain de trouver la spécificité de leur rôle.

Pour préciser un peu les valeurs déjà évoquées : quatre mots nous viennent à l’esprit : famille, simplicité, sincérité et respect (de soi-même et des autres).
Par delà les colères qu’un enfant peut vivre nous avons devant les yeux l’horizon de ces valeurs, la nécessité de règles que nous rappelons et commentons pour qu’il puisse comprendre les contours du respect. On peut déjà bien « parler » avec notre fils de 4 ans et percevoir que certaines sont bien assimilées. Rien n’est évidemment gagné d’avance, nous n’en sommes qu’au début de notre expérience parentale et on perçoit bien que tout cela prend du temps.

La famille ! C’est le plaisir de vivre ensemble; nos familles nombreuses sont des lieux de bons moments communiés et aujourd’hui encore nous partageons souvent cette dégustation de nous retrouver pour un souper, une rencontre, un imprévu. Nous entretenons cette joie comme un héritage (être nous-mêmes sans paraître,  vivre l’écoute, confronter nos avis) et cela renouvelle notre envie d’être un couple ouvert à l’autre. Cela engendre aussi un certain sentiment de sécurité : ne pas se sentir seul, apprécier l’aide de sentir une épaule proche. Volonté que le rôle des grands parents soient davantage moments de plaisir qu’obligations planifiées.

Plaisir d’un livre sur le baptême, (Mon petit livre du baptême, col. Le chemin des petits, Bayard.) ; il a permis à Louis d’approcher l’événement vécu par Juliette mais aussi le sien, de se reconnaître dans des mots et des images. Ce livre d’initiation nous a permis de vivre aussi une belle rencontre avec quelqu’un qui l’avait perçu comme tentative de « manipulation » voire d’endoctrinement.
Questions à propos d’un autre ouvrage, « Histoire de Noël », étonnement devant les soldats du roi Hérode et une interrogation de taille devant l’inconcevable « pourquoi cherche-t-on un petit enfant pour le tuer ? »  Et le questionnement de Louis de s’étoffer sans cesse… dans un peu tous les domaines…

L’environnement : on essaye de faire à notre petite échelle, ce que l’on peut ; il est évident que s’installer dans un petit village n’est pas des plus raisonnables quant à l’énergie et aux déplacements, mais c’est tout de même un style de vie qui nous invite à une proximité avec la simplicité. Les enfants sont un beau facteur d’intégration et la fréquentation d’une petite école sympa de village est un lieu de connaissance, d’accueil, un centre relationnel. Nous avons la chance d’habiter une maison de l’histoire familiale, nous nous connaissons depuis l’âge de 14 ans et elle fut pour nous, et depuis longtemps, un lieu d’accueil, à la porte toujours ouverte… elle fut le point de départ d’une excursion vélo pour nos 18 ans, et le départ de notre vie ensemble !

Comment être jeune et vivre dans l’église d’aujourd’hui ? Nous envisageons certaines rencontres et réunion avec plaisir mais il nous arrive de rentrer déçus ; pourtant l’enthousiasme, la motivation, la foi de certains nous donnent l’envie de continuer ! Le partage pour préparer le baptême nous avait bien plu par son côté échange et témoignage mais nous éprouvons un peu la difficulté d’aller à la messe au village… On ne s’y retrouve pas tellement, et cela n’enchante guère après avoir connu l’esprit de Taizé. La messe est un peu loin de nous mais à l’une ou l’autre occasion nous retrouvons un peu de convivialité, dans d’autres moments où le vivre ensemble est plus important. Nous nous souvenons d’un beau samedi d’été où nous avons arrangé l’église avant de partager un repas dans la petite salle paroissiale. Nous avons retroussé nos manches et fait du bon travail avec toute une équipe !

Vivre… C’est retrouver une part de sens et une démarche accueillante à l’autre dans des situations où c’est parfois un peu difficile de garder un cadre ; notre difficulté de parents est parfois de dire « non » à nos enfants, d’être à la manœuvre de ce mal-être des déchirures. Et c’est amusant de découvrir nos parents, autrefois sévères, si relax et détendus avec leurs petits-enfants !

Nous découvrons combien il est important de profiter du présent qui nous est donné avec nos enfants, cette tendresse familiale leur permettra de trouver des marques valables.

« Les enfants c’est motivant… Avant cela ne me dérangeait pas de ne rien faire toute  une longue journée ! Maintenant je suis débordante d’activité. Que de choses à vivre ensemble ! Et voici que le potager est un trésor de rencontres ! »

Les enfants nous permettent de (re)prendre ce goût des petites choses simples, cette envie d’habiter le temps, de fabriquer ensemble, de rire de presque rien et de soulever les questions de presque tout ! Faire des choses et poser des questions qui ouvrent le dialogue des réponses…

« Je suis surpris qu’on puisse se poser la question de savoir si des enfants pourraient ne pas être enfants de Dieu ! Comment peut-on se poser une pareille interrogation? Pour moi, tous les enfants sont enfants de Dieu et le baptême ne change rien à cela ! »

Nous croyons que chacun, quel qu’il soit, fait partie d’une communauté avec des valeurs, nous croyons que tous les enfants sont enfants de Dieu dès avant le baptême ; par le baptême nous avons voulu célébrer et fêter nos enfants dans cette foi, cette balise, qu’ils sont enfants de Dieu…

Dans l’espérance d’avoir transmis fidèlement le message,
H.Batteux.