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4/9/2018
Dominique Bayet, un Dinantais, futur diacre en Colombie
Dominique Bayet fait partie de ces personnes qui, dès la première seconde vous sont d'emblée sympathiques. Une poignée de main chaleureuse. Un sourire grand comme ça et, cela apparaît tout aussi rapidement dans la conversation, un cœur encore plus grand, plus généreux. Dominique Bayet, 58 ans, originaire de Dinant vit depuis plusieurs années en Colombie. Il s'occupe des plus défavorisés de la société, surtout des femmes. Aujourd'hui, il a repris une formation avec un objectif précis: devenir diacre.
Le service, Dominique Bayet sait ce que cela signifie. Jusqu'à présent, il a passé sa vie en se mettant au service des autres, en tentant de les sortir de l'ornière dans laquelle ils se trouvent. Depuis quelques années maintenant, il a ressenti le besoin d'aller plus loin encore. Marié, père de famille, vivant depuis une trentaine d'années en Colombie, il a cheminé. ''C'était aux alentours du 20 mars 2014, mon oncle - l'abbé Joseph Bayet, ancien vicaire épiscopal - qui était venu me rendre visite célébrait l'eucharistie avant de repartir en Belgique.'' Clairement, lors de cette célébration, Dominique Bayet a compris que le Seigneur l'appelait à franchir un pas de plus sur son chemin de foi. Dominique Bayet se prépare, aujourd'hui, pour le plus grand plaisir de son oncle, à devenir diacre. Une préparation à laquelle Cristina, son épouse, est associée. Dominique Bayet: ''Cristina est encore là pour me soutenir.''
Pas de travail en paroisses pour le couple mais plutôt une continuation, celle de la mission auprès des femmes de Medellin. ''Suivre cette formation me donne une autre force. Un laïc fait partie du peuple de Dieu. Comme diacre et je suis pratiquement sûr que j'y arriverai, je peux faire ''quelque chose'' dans l'Eglise, entrer dans sa structure.'' Dominique Bayet le reconnaît bien volontiers, il est un des aspects de la formation qui lui pose actuellement problème. ''Je dois obéir et ça, je dois apprendre. Dans toutes les tâches qui ont été les miennes jusqu'à présent, j'ai toujours décidé...''

De Dinant à Medellin
''Aujourd'hui, je me rends compte que j'ai eu beaucoup de chance. La Belgique n'est pas la Colombie et ma belle famille aurait pu ne pas m'accueillir. J'ai eu la chance que, comme moi, elle était croyante.'' C'est l'amour qui a poussé ce Dinantais a quitté les bords de Meuse et d'une manière plus large encore la Belgique pour ce pays d'Amérique du sud. ''J'avais 23 ans et je n'avais jamais pensé partir de mon pays. Et aussi loin. Si je comprenais l'espagnol, je ne le parlais pas!'' L'amour est passé par là... Dominique Bayet était étudiant à Louvain-la-Neuve lorsqu'il a rencontré Cristina. La jeune Colombienne était, en Belgique, pour ses études. Les amoureux ont décidé que c'est en Colombie qu'ils s'installeraient et qu'ils fonderaient une famille.
Arrivé en Colombie, Dominique Bayet a crée son entreprise spécialisée dans la vente de bandes dessinées. Un échec. En Colombie on ne connaît pas la BD et puis les prix étaient élevés, trop élevés pour intéresser la population.
Assistant social de formation, il se spécialisait dans la communications sociale lorsqu'il a rencontré celle qui allait devenir son épouse. Le monde de la publication, il connaissait donc. C'est ainsi que durant vingt-huit ans, il va gérer à Medellin, un toutes-boîtes. Une appellation pour le moins surprenante dans une ville où les habitations ne sont pas équipées de ... boîtes aux lettres. Dominique Bayet: ''A Medellin, les journaux sont directement glissés sous les portes par les vendeurs.''
Une publication qui regorgeait de petites annonces médicales, de publicités pour de la chirurgie esthétique.... S'il a appris au fil des mois l'espagnol, Dominique Bayet n'était pas convaincu par son orthographe. Alors, il a embarqué son épouse dans l'aventure pour la relecture.

Leur petite entreprise
Actuellement, il n'édite plus le toute-boîtes. Dans cette ville à la réputation sulfureuse que l'on connaît pour sa violence avec des règlements de compte, pour les trafics de cocaïne, d'héroïne..., il aide les femmes à créer leur petite entreprise. Et ce grâce à l'aide de Foie et Joie, un mouvement d'éducation populaire crée au départ de la Belgique par les Jésuites. Il s'agit avec Fe y Alegria d'aider les femmes à développer, chez elle, leur propre entreprise. Certaines font de la couture, de la broderie. D'autres ont ouvert un petit commerce. Les femmes gagnent de l'argent et peuvent élever leurs enfants. Cela les aide souvent à prendre encore de la distance avec un mari violent. Chaque jour Dominique Bayet est présent pour aider, conseiller, écouter. Aujourd'hui, il est passé à la vitesse supérieure en montant une fondation, Opcion Futuro. On passe ainsi de l'entreprise familiale à une coopérative, à une entreprise solidaire pour laquelle, il est en recherche de fonds.
En Colombie, Dominique Bayet se sent comme un poisson dans l'eau. Au début, lui le catholique était désarçonné par l'ésotérisme qui y est très répandu. ''Cela ne me disait rien du tout'' dit-il en souriant. Avant d'ajouter laconiquement: '' Les églises de Colombie, sont encore aujourd'hui, à chaque célébration remplies comme chez nous il y a cinquante ans!''.
C.B.
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