Près d’une centaine de personnes ont la joie de se retrouver. Ce sont des salutations chaleureuses, de grandes embrassades, à l’image d’un rassemblement de famille, la grande famille des hospitaliers.
L’abbé Philippe Masson, doyen de Florennes, qui avait assuré la prédication du pèlerinage à Lourdes du mois de septembre dernier, est venu témoigner de son expérience de 30 ans comme aumônier des gens du voyage. A partir du célèbre pèlerinage des “Gitans” à Lourdes, l’abbé Masson nous conte avec beaucoup d’humour et de respect le parcours de ces familles originaires d’Inde, ces “intouchables” condamnés à une vie d’errance depuis près de 1000 ans. Ces clans familiaux se sont répandus en Europe à partir du XVe siècle. Selon les régions d’Europe où elles se sont retrouvées, on les appelle Tziganes, Manouches, Romanichels, Bohémiens, Gitans,... Mais il y a aussi des personnes d’origine européenne (les Yéniches) qui ont adopté le même mode de vie nomade et qui font aussi partie des gens du voyage (les familles Becker, Holtzheimer, Miller, Pougin,... sont connues dans nos régions). Beaucoup de préjugés leur collent à la peau parce qu’ils ont un mode de vie différent, parce qu’ils restent entre eux mais il s’y vit une solidarité extraordinaire. Leur histoire est une histoire de stigmatisation, d’exclusion et même d’extermination qui explique aussi leur méfiance profonde du ''gadgé'' (celui qui n’est pas de leur monde).

En TGV, uniquement
Place maintenant à la partie plus académique de la journée, le mot du Président de l’Hospitalité, le Docteur Patrick Herbiet. Le moment est important et les hospitaliers plus attentifs qu’à l’habitude. C’est que cette année, le pèlerinage à Lourdes du mois de septembre va connaître un grand changement. C’est la fin du voyage pour le train de nuit après presque 115 ans de bons services. C’est au tour du TGV d’emmener vers les Pyrénées les pèlerins malades et moins valides et tous les hospitaliers. Par ces propos apaisants, Patrick Herbiet rappelle que les pèlerinages ont déjà connu de multiples changements et que l’Hospitalité est toujours parvenue à s’adapter. Il invite à la confiance, explique que tout est mis en oeuvre pour que chacun puisse participer au pèlerinage dans un confort accru: le voyage sera bien plus court, le confort sera amélioré, la fatigue sera moindre, la convivialité sera au rendez-vous. A Lourdes, les accueils médicalisés oeuvrent aussi pour faciliter la tâche aux hospitaliers, pour soigner le confort des pèlerins malades et pour renforcer les rencontres. Tout cela contribuera à la réussite du pèlerinage.
Une telle matinée ne peut que se clôturer par un moment de convivialité autour d’un apéritif. C’est le moment d’échanger les nouvelles, de se remomorer les bons souvenirs et d’élaborer des projets.

L'hospitalité: on y vit l'amour et la fraternité
Après le repas, les hospitaliers se sont retrouvés à la chapelle du Mont de la Salle pour célébrer l’eucharistie. Monseigneur Remy Vancotten préside la célébration entouré des Président et Directeur des Pèlerinages Namurois, les abbés Joseph Bayet et Philippe Goffinet, des aumôniers de l'Hospitalité, les abbés Henri Tamuzi et Pierre Godfroid et de l’abbé Philippe Masson.
Dans son homélie, ce dernier, reprenant l’Evangile, nous dit que Jésus met la barre très haut, “soyez saints comme notre Père céleste est parfait” Au cours de la célébration, MGR Vancottem a remis les médailles de l'Hospitalité, signes de l’engagement hospitalier qui est une réponse à l'appel reçu du Seigneur à se mettre au service de l’autre, du plus petit, du plus faible.
La journée se termine avec de la joie dans les coeurs et l’envie de se revoir au plus vite au cours d’un prochain pèlerinage.