Françoise Pierret, une oreille attentive

Une rencontre avec Françoise Pierret et c'est la certitude de repartir en ayant fait le plein d'énergie. Maman de grands enfants, elle est aujourd'hui une grand-mère épanouie qui donne le meilleur d'elle-même à ses proches. Mais ils ne sont - heureusement pas - les seuls à pouvoir en profiter. Cette attention à l'autre, c'est le quotidien de Françoise Pierret. Infirmière de formation, on comprend très vite que son sourire, ses paroles sont tout autant efficaces que les médicaments qu'elle apporte! Membre de l'équipe des visiteurs de malades, elle est encore bénévole dans beaucoup d'associations.

L'agenda de Françoise Pierret est on ne peu plus rempli: il y a sa vie de famille, son travail d'infirmière et puis toutes les tâches qu'elle assure comme bénévole. Jamais, elle ne se considère pour autant comme "overbookée". Et quand on lui en fait la remarque, elle se contente de sourire.
Aider les autres, Françoise Pierret a ça en elle. Lorsque très jeune, elle a envisagé sa vie professionnelle c'est en pensant immédiatement au travail d'infirmière. Aujourd'hui, elle exerce au Centre Hospitalier des Ardennes à Saint-Ode. Elle travaille, à mi-temps, au service de revalidation cardiaque. Françoise pose sa tasse de café et parle de son métier-passion. "Je n'ai jamais imaginé mon métier autrement qu'en pouvant aider les gens. Dans le service de revalidation cardiaque, je rencontre beaucoup de malades qui ont besoin de parler, de se confier, de dire leurs angoisses, leurs craintes de ne pas guérir. Je suis là pour les encourager leur dire qu'il faut franchir un cap difficile et qu'après tout ira mieux. Et je constate qu'ils ont confiance." Françoise Pierret reconnaît bien volontiers qu'au fil des années elle a gagné en qualité d'écoute. "Une jeune infirmière est aujourd'hui plus une technicienne du soin. Elle a aussi moins de temps à passer auprès des malades. Moi, c'est différent. Si c'est nécessaire de rester 15 minutes auprès d'un malade pour écouter ses doléances mais surtout l'encourager, je le fais."

« J’étais malade et vous m’avez visité »

Françoise Pierret fait aussi partie de l'équipe des visiteurs de malades. Si sur son lieu de travail, on connaît sa foi profonde - certaines de ses collègues n'hésitent d'ailleurs pas à la taquiner - il n'est pas question de laisser transparaître ses convictions religieuses. Cette liberté de parler de Dieu, de l'évangile... Françoise la retrouve comme visiteuse de malades. Il est d'ailleurs un passage de Mathieu qu'elle affectionne tout particulièrement: "J'étais malade et vous m'avez visité." Comme beaucoup de visiteurs de malades, elle passe au domicile pour parler avec la personne souffrante mais également avec les proches. Pour eux aussi la maladie est une souffrance.  Elle passe encore dans les cliniques pour une visite à ceux qui sont hospitalisés. Dans sa vie professionnelle comme lorsqu'elle coiffe la casquette de visiteuse de malades, Françoise Pierret s'impose les mêmes règles éthiques. Et la règle essentielle, incontournable est avant tout celle de la discrétion.

Combattre la solitude

Un voile de tristesse traverse le regard de Françoise lorsqu'elle en vient à parler de la solitude des malades et ce, tant au domicile qu'en milieu hospitalier. "La solitude explique Françoise est bien présente même chez les gens qui ont l'air entourés." Françoise Pierret a sans doute trouvé une manière de briser l'isolement. Quelques heures par semaine, elle retourne à l'hôpital de Marche cette fois. Comme bénévole pour la Croix-Rouge, elle passe de chambre en chambre poussant un chariot débordant de livres: "J'aime ce contact éphémère et positif. Les personnes que je rencontre savent que je suis là pour leur apporter de l'agréable."
Cette femme généreuse consacre aussi du temps pour gérer le vestiaire du Centre pour réfugiés de Borzée. D'autres rencontres, d'autres personnes à écouter, à aider. Mais pour Françoise comme pour Hubert Batteux, son mari, aider les autres, c'est un virus qui ne guérit jamais. Heureusement pour tous ceux et celles qui ont la chance de croiser leur route.

Christine Bolinne